Lorsque j’étais enfant, je pourchassais mes frères entre les feuilles dont les bords nous égratignaient les joues. La nuit tombante, nous craignions les sangliers qui déracinent les pousses pour en manger l’unique épi. Plusieurs fois poussés par la peur d’être pourchassé par les cochons sauvages nous nous foulâmes les chevilles en parcourant le chemin accidenté de terre boueuse alimentée par le pivot d’irrigation.
C’est peut être un réminiscence enfantine, peut être un fantasme me donnant l’impression de regarder à travers une Jungle ordonnée…
Je suis toujours admiratif de la régularité de l’écart entre les tiges, fasciné par le rythme imposé au paysage par la machine. C’est aussi une forme qui prend naissance à partir d’un plan, une translation verticale du plan terrestre dont le vecteur est le végétal. Parfois, des accidents d’irrigations forment un spectacle intéressant. Un affaissement de terrain gonfle une mare visqueuse et donne naissance à des plantes difformes au fruits secs et rachitiques.
J’écrirai plus tard sur une inondation.

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