
L’image et le volume sont les deux pôles de mon travail.
La photographie opère dans le paradoxe. Ombre et lumière, flou et netteté, mouvement et fixation, cadrage et hors champ… Elle fragmente, compose et déplace dans le même temps. Dans cet espace photographique, le positionnement de notre corps – qu’il soit sujet ou spectateur – est fonction de cette ambivalence.
La sculpture réinterprète le réel et façonne plus volontiers des espaces mentaux. Tout en produisant du concret, elle affecte nos sens d’une manière différente de la photographie. Elle ne possède pas d’espace qui lui soit propre, mais elle s’en approprie un par une présence physique dont l’image ne peut se prévaloir.
Ayant jusqu’alors utilisé ces deux médiums distinctement, j’ai voulu interroger leurs intersections possibles. En suggérant un lieu où ils se rencontrent, je cherche à atteindre un entre-deux où des hiatus surgissent. Où cette dichotomie agit comme révélateur des écarts de perception entre réalité et représentation. A travers différents protocoles de prise de vue et d’assemblage à l’échelle 1/1. En manipulant le volume et la surface. En jouant avec la présence et l’absence du corps. En questionnant la notion de sujet photographique. En invitant le spectateur à prendre une posture dictée par ce qu’il regarde. J’ai essayé d’atteindre cet espace intermédiaire, logé entre l’infra-mince et la forme, où notre discernement s’abandonne à nos sensations.
Ici, c’est d’abord la faculté de capture et de transposition de ces médias que j’ai voulu mettre à l’oeuvre. L’exposition s’articule autour de l’espace de la galerie, déplacé à l’intérieur de lui-même pour l’occasion, mais aussi autour de photographies et d’objets qui y déplaceront un extérieur composite.






Dans Deplacements, je remarque une évolution de la présetation de tes photographies comparée à des accrochages antérieurs. Elles sont encadrées. Dans l'exposition SPOT notamment, les images étaient collées au mur, brutes. Ici, elles glissent dans la catégorie de l'objet, du tableau.
RépondreSupprimerPourquoi as-tu pris cette décision? Quels en sont à ton sens, les enjeux?
Les photographies présentent des images de la galerie meme dans laquelle elles sont exposées.
Quel est ton rapport à l'installation?
Comment envisages-tu ces images hors du lieu?
Cher Monsieur De Boudemange,
RépondreSupprimerJe tiens tout d'abord à vous exprimer ma gratitude la plus profonde pour ces questions dont mon modeste travail ne mérite pas la profondeur et la précision chirurgicale.
L'encadrement n'est en effet pas de mise dans mes travaux récents. Vous y avez décelé la raison première dans votre question : le but était ici de donner un statut d'objet à une simple surface, de la rendre palpable au travers de son expansion (même minime) dans l'espace.
Le fait de les exposer dans une galerie, et donc avec un but commercial en est la seconde raison.
Cette seconde raison ne me satisfaisant pas vraiment, j'ai voulu éviter cette perception mercantile de mes pièces en produisant des images invendables telles quelles, puisqu'elles prennent une valeur différente une fois déplacées de leur lieu d'exposition.
Ces images ne sont donc pas réellement envisageables en-dehors de la galerie, si ce n'est sous un aspect différent : comme des objets orphelins. Ainsi privés de référent, isolés par leur encadrement et leur environnement nouvellement investit, elles prendront, je l'espère, une signification toute autre.
J'espère avoir répondu au mieux à vos interrogations, et vous prie de bien vouloir agréer l'expression de mon respect le plus courbé.
Bien à vous.
Alexandre.
SALUT BEAU GOSSE, J'AI BIEN RI AU STYLE DE TA REPONSE QUE MON STYLE SCOLAIRE MERITE BIEN. MDR.
RépondreSupprimerMAIS JE ME SUIS AUSSI POSE D'AUTRES QUESTIONS, ET JE NE SUIS PAS D'ACCORD AVEC TOUT CE QUE TU ME REPONDS PATE A CREPE.
L'encadrement n'est en effet pas de mise dans mes travaux récents. Vous y avez décelé la raison première dans votre question : le but était ici de donner un statut d'objet à une simple surface, de la rendre palpable au travers de son expansion (même minime) dans l'espace.
A MON SENS, LE FAIT MEME DE CONTRE-COLLER TES IMAGES PRECEDENTES ET DE LES DRESSER SUR TASSEAUX LES PLAÇAIT DEJA AU RANG D'OBJETS.
JE NE SUIS PAS SUR QU'ENCADRER DES IMAGES LES RENDENT PLUS PALPABLES. AU CONTRAIRE, JE TROUVE QU'ON OPERE PLUS A UNE MISE A DISTANCE, UNE "CRISTALLISATION" DU REPRESENTE.
Le fait de les exposer dans une galerie, et donc avec un but commercial en est la seconde raison.
HONNETE, MAIS BALTRINGUE QUAND MEME!
Cette seconde raison ne me satisfaisant pas vraiment, j'ai voulu éviter cette perception mercantile de mes pièces en produisant des images invendables telles quelles, puisqu'elles prennent une valeur différente une fois déplacées de leur lieu d'exposition.
JE TROUVE TON ARGUMENT A LA LIMITE DE LA BONNE FOIX.
Ces images ne sont donc pas réellement envisageables en-dehors de la galerie, si ce n'est sous un aspect différent : comme des objets orphelins. Ainsi privés de référent, isolés par leur encadrement et leur environnement nouvellement investit, elles prendront, je l'espère, une signification toute autre.
JE VOULAIS JUSTEMENT QUE TU M'EN PARLES MA POULE!
JE T'AVOUE N'ETRE CONVAINCU QU'A MOITIE PAR TES ARGUMENTS SUR L'INSTALLATION IN-SITU. JE VOULAIS SAVOIR COMMENT -A TON SENS- L'IMAGE D'UN RADIATEUR LAMBDA PRISE FRONTALEMENT INTERROGE LE LIEU DANS LEQUEL EST EST EXPOSEE.
J'espère avoir répondu au mieux à vos interrogations, et vous prie de bien vouloir agréer l'expression de mon respect le plus courbé.
MON MAJEUR GAUCHE, LUI, N'EST PAS COURBE.